Pénétrer l'univers musical et poétique d'un grand compositeur est passionnant mais c'est encore plus fascinant d'assister, jour après jour, à la création de son oeuvre, j'ai eu ce rare privilège quand Michel m'a demandé de lui concevoir et de lui réaliser le cadre de vie où il puisse vivre, trouver inspiration, composer, répéter, harmoniser, jeter, recommencer, déchirer, trouver, rire, exulter, réécrire son oeuvre.
Michel Berger avait trouvé, au coeur de Paris, une vieille imprimerie abandonnée et délabrée mais avec un charme particulier d'une petite rue de village. il a fallu restructurer le bâtiment, refaire la charpente, verrière et niveaux, isoler phoniquement l'ensemble pour que piano et orchestre puissent répéter à toute heure du jour et de la nuit.Cet univers devait ressembler à Michel, le rassurer, l'inspirer, être le reflet de ses contradictions: tendre, poli, doux gentil mais aussi dur, sauvage, exigeant, rigoureux, brutal et révolutionnaire (il s'impliqua réellement dans l’action humanitaire en Ethiopie Afrique et Cambodge).
Cet atelier devait être un lieu d'isolement total... mais avec vue sur le ciel et les étoiles et permettre en permanence à son orchestre de répéter, à un musicien américain de passer quelques jours sans souffrir de son décalage horaire, au groupe de vivre en autarcie pour ne pas rompre cette ambiance.
Michel jouait du piano à trois ans et choisit comme thème de maîtrise de philosophie "l'esthétique de la pop music". II composa pour Véronique Sanson, Elton John, Balavoine, Françoise Hardy, Johnny Halliday et France Gall qu’il épousa en 1976.
Avec Luc Plamandon, ils écrivirent plusieurs opéras rock dont le très célèbre ‘Starmania’ qui commence une carrière anglo saxonne sous le nom de "Tycoon" (the world is stone) et ‘la légende de Jimmy’ en hommage à James Dean.
Le monde très spécifique de la musique de Michel Berger aura marqué plus d'une génération.
A 45 ans, il a succombé dune crise cardiaque, par une belle et terrible journée ensoleillée d'août 1992. La rencontre d'un poète est une chose rare qui laisse une trace indélébile, une présence quotidienne que je n'imaginais pas.‘A France, Raphaél et Pauline." Jean Louis Berthet
" Tout ce qui est rare est fragile, et Michel était rare. Michel ne voulait pas être une star mais un artiste... Son art est inclassable. Il a influencé le goût musical de toute une génération."
Jacques ATTALI
It is very exciting to fathom the poetical and musical world of a popular composer but it is even more fascinating to witness the creation of his work. I had this privilege since Michel Berger asked me to imagine and realise the place where he would live and work. In this studio he would live, find inspiration, compose his music, rehearse, harmonise his melodies; when he is not satisfied, he would throw everything away, find new ideas, laugh, exult and rewrite his work.
This environment had to be like Michel, who had to feel reassured and inspired by this place. It had also to reflect his contradictions: Michel was tender, courteous, soft and nice, but he could also be tough, rough, demanding, rigorous, even brutal and revolutionary (he really committed himself to help people in Ethiopia, Africa and Cambodia).
This studio, which had a view on the sky and the stars, was completely isolated to allow Michel to rehearse with his band, to entertain a jetlagged American musician who could stay a few days and recover from the time difference, without being disturbed or interrupted by any interference from outside.
Michel started playing the piano when he was three years old. He studied philosophy and wrote his MA on “Aestheticism of Pop Music”. He composed songs for Véronique Sanson, Elton John, Daniel Balavoine, Françoise Hardy, Johnny Hallyday and France Gall, who he married in 1976. The most popular rock-operas he composed in collaboration with Luc Plamandon are “Starmania”, first performed in USA and known as “Tycoon”, and “Jimmy’s Legend”, a tribute to James Dean. Michel’s music, because of its strong personality, left its mark on more than one generation of fans.
On a tragic and sunny day in August 1992, Michel died of a heart attack. My encounter with this poet is a rare privilege which will remain an unfading memory and I could not imagine that he would remain so present and so alive in my everyday life.“To France, Raphael and Pauline. “ Jean Louis Berthet